samedi 24 avril 2010

Le poète à bulles

poème dédié
à Roselyne Parisot




marchant sur
l'eau de mes rêves
je traverse le fleuve

hydrophobes
mes pieds légers
effleurent
la peau de
l'eau

insecte à plumes
ma poésie
est
hydrophobe


Claude Antar avril 2010

Bande destinée poétique



Y a des matins comme ça... Aussi ben faire
n'importe quoi... un essai de ''bande destinée''...
J'ferai mieux la prochaine fois ! hihihi...

lundi 19 avril 2010

PERSONNE (les vieux )

Un long poème couleur Slam:





Personne
je m'appelle personne
et personne ne m'appelle

je surveille le téléphone
le téléphone me surveille

des fois quand ça sonne
c'est un sondage
''êtes-vous la maîtresse de la maison''
cé pas d'vos criss d'affaires

des fois quand ça sonne
c'est mon ami
Jean Crouton le pharmacien
qui m'annonce un beau spécial
cette semaine
sur la crême anti-rides
sur l'antiflogestine
la préparation H
le viagra extra fort

tu passeras nous voir
dit cet ami
affable et généreux

mon nom est personne
je suis un pepsicoola-hic anonyme

quand un policier m'interpelle
me demande mon nom
je réponds personne
il visse son doigt sur sa tête
comme cela
en faisant des simagrés
et il me laisse tranquille

pepsicoola-hic anonyme
je ne fréquente pas les groupes haha
ni les restaurants AAA
ni les bars XXX
quand je vas à la soupe populaire
je renfonce ma tuque
sur mes oreilles
je regarde toujours mes pieds
je ne parle à personne
la bonne soeur ne veut pas
qu'on fasse trop de bruit
pour pas déranger l'bon dieu

j'habite la non-existence
juste à coté du non-être
j'ai un nom par défaut
non personnalisé non informatisé
pas de plaque d'immatriculation
mon permis de conduire est un faux
je suis un faux no-body

ma race est humaine
ma crasse énergumène
suis un pépé une tête chenue
un barbon un grison une vieillerie
un vieux croûton quoi


tiens le téléphone
--cé pour le journal de Montréal
--êtes-vous un scab ? si oui,
veuillez mangez de la marde

dans les rues je me faufile
entre les anonymats clandestins
j'arpente les rues sombres
déserte la nuit
énigme sur deux pattes
je crabe boutonné jusqu'au menton
évitant le conventionnel
sans attirer l'attention
je fais très attention

je suis personne
et personne ne m'appelle

une bouteille de bière vide
dans un sac en papier pour la frime
je compte les étoiles
la nuit
les moineaux sur les fils
le jour

j'ai apprivoisé une p'tite souris
je lui parle de temps en temps
elle me comprend
quand je lui donne du fromage

étendu sur un banc
un policier me crie
en petit nègre
héye toi le vieux
pas dormir sur banc publique
sinon toi dormir prison
compris le vieux ?

j'ai même pas répondu
me suis levé
avec un sourire en coin
enfin il m'avait donné
un nom
je ne suis plus anonyme
je ne suis plus personne

je suis le vieux
c'est bon enfin
d'être quelqu'un

désormais
je crie des noms
à ceux qui n'en n'ont pas
ça leur donne de la personnalité
vous devriez voir
le bonheur dans leurs yeux
ils sourient bêtes et heureux
enfin

mais moi dans l'fond
je sais
malgré les apparences
je sais
qu'ils ont personne
qu'ils sont personne
les vieux

mercredi 14 avril 2010

Aux limites du regard



Hier
je faisais les cents pas
tournais en rond
autour du château
autour de la tourelle
tournante

hier
je tournais mes pas perdus
parmi la horde des touristes
acharnés perdus
ou perchés
sur la terrasse en chaines

hier
ai grimpé la citadelle
retourné le cap Diamant
à l'envers à l'endroit
dans ma tête

Hier
ou est-ce demain
mes pas tournent
quelquepart ailleurs
juste ici
droit devant
par dessus les nuages

Hier
ou demain ?
touriste perdus
en cet imaginaire pays
à inventer
ma poussière
dessine
des nuages de mémoire
pour y habiter
un frisson de temps
aux limites du regard

Hier
ou avant-hier
mes pas tournés
mes pas graffitis
gravent sur un mur de sable
''La vie vaut moins
qu'un pet de lapin ! ''


hier
ou le jour d'avant
ou le jour tournant

au suivant !

Claude Antar avril 2010


Note: Expérimentation poétique, vidéo noir-blanc,
photos,montage,textes, voix : Claude Antar

vendredi 2 avril 2010

Crépuscule






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sur la demie-flèche, ci-dessus.


au crépuscule
le jour au loin recule
les outardes lâchent
leurs derniers cris
la marée assoupie
le fleuve s'est endormi

au crépuscule
mes souvenirs au loin reculent
mes rêves laissent tomber
leurs derniers haillons
mes pensées s'apaisent
le fleuve de mon sang
s'est endormi

Claude Antar , mai 2009